Cour de Justice – Diapositive n°1
2008
4e EXTENSION DE LA COUR DE JUSTICE DE L’UNION EUROPÉENNE
Luxembourg
Maîtrise d’ouvrage : Cour de justice des communautés Européennes, Administration des bâtiments publics
Surface du site : 76 000 m2
Surface construite : 124 000 m2
Installée à la proue du plateau de Kirchberg, la Cour de Justice des Communautés Européennes abrite les plus hautes instances du pouvoir juridictionnel de l’Europe. C’est ici que s’écrit, en direct, le droit communautaire, traduit simultanément dans les 24 langues officielles de l’Europe. Il s’agit d’une machine à tisser l’Europe au quotidien. Un organe extraordinaire. Nous nous sommes donc attachés à transcrire spatialement la charge institutionnelle, symbolique et solennelle de la Cour.
Du point de vue architectural et fonctionnel, la stratégie a consisté à augmenter la présence de l’institution sur le parvis. Un anneau haut de deux étages vient graviter autour du palais d’origine accueillant l’ensemble des bureaux des juges, de l’avocat général et de leurs équipes, formant au sol un péristyle aux 116 colonnes, dans la tradition occidentale néo-classique des hauts lieux de justice. Cette réorganisation conforte le palais dans sa vocation publique, qui abrite désormais exclusivement les salles d’audiences. L’architecture de métal, le péristyle haut de 10 mètres, le parvis, les éléments architecturaux de grandes dimensions, amorcent ensemble l’expérience spatiale que peut se faire le citoyen d’une réalité historique en marche. Les aménagements intérieurs confortent encore l’impression d’un ordre et d’une échelle qui transcendent l’expérience architecturale quotidienne. Un lustre géant s’enroule et se déroule au cœur de la salle des pas perdus. Les sources lumineuses, nombreuses, reflètent leur halo doré dans la chape anthracite poncée. Face à l’entrée, un écrin noir laqué, vitré et précieux abrite la grande salle d’audiences. Implacable et droit comme la justice, un escalier conduit, en deux temps, les justiciables aux portes épaisses de la salle. Depuis la salle des pas perdus, un objet curieux semble s’élever au cœur de la salle d’audiences. Un animal étrange, un poulpe de métal doré géant flotte au-dessus de l’assemblée. Le bois est omniprésent, pour les assises, les tables et les pupitres, et habille les murs. Les teintes blondes et chaudes répondent au métal anodisé que l’on retrouve suspendu, ou intégré au mobilier, pour les micros et lampes de table. La rigueur dans l’agencement des habillages, la générosité maitrisée de la matière, et la qualité des finitions participent à l’expérience que peuvent se faire les citoyens européens d’une justice en marche. Dans la partie haute du palais se trouvent les 4 autres salles d’audiences réparties sur deux niveaux, reliées entre elles par le spiralement d’un large escalier en colimaçon. Au cœur de ce serpent de marches au cuir noir laqué évoluent à des hauteurs différentes une nuée d’ampoules suspendues. La simplicité de cette installation fait écho à celle de la salle des pas perdus, alors que de fabuleux lustres en cristal de baccarat côtoient des luminaires industriels en applique dans les circulations secondaires menant aux salles. Paradoxal et surprenant. En y regardant de plus près, les lustres sont habillés ici et là de couronnes de métal plissé, dévoilant de manière explicite la mécanique à l’œuvre : synthèse explicite d’un classicisme revendiqué et d’un minimalisme assumé. Enfin, près d’une soixantaine de sculptures, peintures et tapisseries, offertes ou prêtées par chacun des Etats membres, surgissent dans le Palais et dans chacune des extensions de la Cour de Justice. Hétéroclites, ces œuvres d’art ont été disposées pour surprendre, leur présence renforçant encore le caractère solennel du lieu.